"Comme nous le décrit Anaïd Demir, journaliste et critique d’art : « C’est comme si nature et culture se disputaient une énième partie à travers le travail de Morgane Porcheron. Héritière de l’Arte Povera et du Land Art, l’artiste en véritable archéologue du temps présent convoque des matériaux bruts dont Mère Nature dicte les couleurs dans son travail ».
Les emprunts à la nature, inspirants telle une source souterraine qui se distille le long de son chemin artistique, sont nombreux mais pas exclusifs chez Morgane Porcheron. Comme une pionnière, aussi bien dans ses moments de quête qu’au repos, l’artiste récolte, d’une manière qui n’est jamais hasardeuse, puis donne du sens à des éléments bruts, tels que trouvés, pour peu à peu les transposer et les transformer. L’artiste conserve le plus souvent aux pièces cueillies quelques empreintes de leurs origines mais en libéralise intimement et puissamment les formes dans son travail, leur donnant de nouvelles existences sensibles et pleines d’équilibre. Ne nous y trompons pas, ce n’est pas d’instinct dont il s’agit ici, ou si peu, mais bien d’un véritable parcours intellectuel étroitement lié au regard, laissant ce dernier maître du discernement et de la perception qu’il aura de la pièce ainsi créée par l’artiste. Au delà du regard et de ses entendements subsistent les impressions et les raisonnances créées par les oeuvres de Morgane Porcheron. Beaucoup plus que de simples récoltes qui seraient seulement transcendées par une main patiente, technique et pleine d’agilité, ses oeuvres nourries de réminiscences collectives nous renvoie tôt ou tard à ce que nous sommes dans notre plus simple forme à un instant fixe. C’est un itinéraire, oscillant entre des sources originelles et des visions épurées bien actuelles, que nous vous proposons de suivre au fil de ces dix oeuvres de Morgane Porcheron."

Éric Gandit